5- Le Moyen Atlas et la remontée vers le Nord


29 avril : Départ 9H30 de la vallée des Aït Bouguemez vers Azilal puis le lac de Bin El Ouidane. Ciel bleu, mais nombreux nuages qui se dissiperont dans la journée. Arrivée au "Camping Eau Vive" surplombant le lac, vers 17h.

30 avril : Départ 10h30 vers Beni Mellal. Culture d'oliviers, et huileries tout le long de la route. Enfants ou adultes vendent du thym et des amandes sur le parcours. Plus loin, grande plaine de cultures céréalière, maïs et betteraves. Nous nous arrêtons sur le parking d'un supermarché où nous passerons la nuit. Nous faisons quelques parties de "Mille Bornes", et le soir, nous allons nous promener à la fête foraine. Nous rencontrons un Français qui a installé depuis 20 ans au Maroc 2 entreprises de traitement des eaux. Echange intéressant sur le pays.

 

1er mai : A 7h, des jeunes hommes jouent un match de foot non loin de nos c-cars, et des policiers prennent place pour contrôler les manifestations du jour.

Merci à ceux qui nous ont envoyé un brin de muguet virtuel bien agréable, car ici, point de clochettes !

Nous partons à 9h30 vers Zeida en direction de l'Est. La route est belle, bordée de cultures d'oliviers (et nombreuses huileries), d'orangers, d'oignons, de pommes de terre et de céréales. Il y a aussi de nombreux troupeaux de moutons. Du col de Tanout (2070m), nous voyons des sommets du Moyen Atlas enneigés. Ici, les parcelles agricoles sont grandes: on utilise les tracteurs. Il y a aussi de grandes pommeraies, organisées sans doute en coopératives.

Nous arrivons à l'auberge-camping "Timnay" vers 15h. Je reprends la mise à jour du site (la connexion est excellente) car j'ai beaucoup de retard à rattraper ! Puis nous jouons au jeu du "6 qui prend" avec Nicole et Christian avant de manger au resto. Malheureusement, les plats copieux sont fades (malgré les bons commentaires du guide.

  

2 mai : Colette fait un peu de lessive et de ménage (il faut enlever beaucoup de poussière) pendant que je termine la mise à jour. Journée calme et ensoleillée, sauf vers 17 h où nous essuyons un petit orage.

3 mai : Ce matin, ciel laiteux et brume sur les sommets enneigés, le soleil reste discret. Etant donné la météo, nous annulons notre projet de visite du cirque de Jaffar, car il faut emprunter pour y aller une piste de 10 km, puis poursuivre à pied. Ce sera pour une prochaine fois, inch Allah !

De chaque côté de la route qui nous mènera vers Guercif, des moutons, chèvres et dromadaires paissent paisiblement sur l'immense plateau désertique.

Soudain, nous sommes alertés par des triangles de signalisation et des pierres qui nous avertissent d'un danger. Nous ralentissons et nous voyons un camion immobilisé au milieu de la route. En nous approchant, nous constatons qu'il a perdu la roue arrière gauche, qu'il repose sur l'essieu et que la transmission est cassée ! Heureusement, nous avons juste assez de place pour passer sur le côté. Pauvre camionneur (qui a eu bien peur en conduisant son camion chargé de 10 tonnes d'oignons) ! Il a téléphoné pour se faire dépanner, mais quand le sera-t-il ? L'incident s'est passé à 20 ou 30 km de toute agglomération... Nous lui offrons à boire, lui souhaitons bon courage, et nous continuons notre route, nous ne pouvons rien faire pour lui !

En de nombreux endroits, le plateau est fortement entaillé par les oueds (quand ils sont en eau), formant des crevasses infranchissables de couleur ocre.

Vers 16 h, nous nous arrêtons en bord de route, sous les eucalyptus, pour un bivouac, à 100 km de Guercif. Au bout d'un moment, 2 gamines nous rendent visite. Elles sont pieds nus, cheveux sales et emmêlés. Elles sont très jolies et nous font pitié. Nous n'avons plus, hélas, de chaussures, mais nous leur offrons 1 casquette, 2 T-shirts, 2 pantalons et un gilet. Nicole et Christian leur donnent un paquet de gâteaux qu'elles n'osent pas ouvrir devant nous ! Puis elles nous quittent. Nous les suivons des yeux. Où vont-elles ? Peut-être vers les maisons que nous voyons au loin à 2 km ? Elles étaient âgées d'environ 5-6 ans et 7-8 ans. Nous espérons une fois encore avoir fait 2 petites filles heureuses...

4 mai : Nuit calme en bordure de route. Le ciel est toujours laiteux et le soleil a du mal à percer.

La grande fille d'hier et un jeune garçon sont déjà près du c-car, sans rien dire. Nous allons leur parler, mais ils savent très peu le français. Je demande pour les photographier, ils acceptent et je leur montre les photos : un beau sourire illumine leur visage.

Nous partons à 10 h pour Guercif. La route est toujours désertique. Il y a peu de villages, mais on voit des oliveraies à perte de vue, sur de grandes surfaces, alimentées par goutte-à-goutte et abritées par des haies.

Le camping de Guercif  est fermé, nous poursuivons notre route, bien revêtue et avec peu de circulation. La voie ferrée Oujda-Casablanca est parallèle à la route, mais nous ne voyons pas de train circuler. Nous bivouaquons en retrait de la route, sous des eucalyptus, près des champs. Nous faisons une promenade dans  la campagne, et en rentrant, pétanque, apéro, repas et dodo. Le soir, nous recevons quelques gouttes de pluie.

5 mai : Nuit calme. Au lever, ciel mitigé mais température correcte. Il serait vraiment temps que la météo se remette au beau fixe (nous serons à la mer ce week-end !).

Départ 10 h. Cette fois, nous voyons des amandiers et des oliviers, mais plus d'eucalyptus. Nous partons vers la "Grotte des pigeons", site préhistorique majeur, fermé à la visite car les fouilles ne sont pas terminées. Les archéologues ont trouvé un grand nombre de squelettes d'Homo Sapiens Archaïque. Nous ne verrons donc que l'entrée !!! Mais nous aurons l'occasion d'apercevoir, sur la colline d'en-face, un troupeau d'environ 15 mouflons que j'ai réussi à photographier au télé-objectif.

Nous continuons vers une autre grotte (dite "du chameau") qui possède de belles concrétions. Mais elle est fermée aussi, car dangereuse en cas de pluie : une rivière la traverse.

Nous bivouaquerons pour la nuit sur un beau parking bétonné : c'est la fin de la route. Plusieurs marocains sont venus sur le site pour pic-niquer. Autour de l'aire de pic-nique traînent des déchets de toutes sortes : restes alimentaires, bouteilles et sacs plastiques, emballages divers. C'est déplorable, d'autant  que plusieurs conteneurs sont à disposition !

Dans la vallée, nous avons vu des cultures de néfliers, et bien sûr, des ventes de nèfles excellentes. Nous n'en avons pas acheté, car elles n'étaient vendues que par seaux entiers !!! 

Le soir, la police est passée pour nous souhaiter la bienvenue et une bonne nuit, et sont partis en nous laissant un n° de téléphone à appeler s'il arrivait quoi que ce soit.

6 mai : Ce que nous craignions arriva : la pluie, dès 4 h du matin, et abondante. Nous prenons donc notre temps pour le petit-déjeuner, la toilette et les rangements, car nous sommes toujours en panne d'essuie-glace ! Le ciel est bien gris, les nuages sont accrochés à la montagne. Vers 10 h, la pluie semble se calmer et nous décidons de reprendre la route. C'est un peu difficile pour nous, mais il y a très peu de circulation en montagne par ce temps. Nous nous dirigeons maintenant vers Oujda, où nous faisons quelques achats chez "Carrefour". Après le repas, nous allons nous stationner sur le parking de la gare ONCF, puis nous allons découvrir la médina. Tout à coup, le tonnerre gronde et l'orage s'abat violemment. Nous nous abritons pendant 15 mn dans un étal de commerçant. Après une accalmie, nous achetons quelques pâtisseries orientales, des babouches et nous retournons au c-car. Le soir, nous allons à l'hôtel Atlas Terminus pour relever notre courrier et supprimer tous les spams accumulés depuis notre dernière connexion.

7 mai : La nuit a été calme. Ouf ! ce matin, grand ciel bleu et soleil. Nous partons vers Saïdia, à la frontière algérienne, sur la Méditerranée. Tout le long de la route, des gens vendent du carburant  de contrebande (très peu cher en Algérie) car il y a très peu de pompes à essence dans la région. Nous nous installons au camping "l'Amazone", et nous jouons à la pétanque l'après-midi. 

8 mai : Ciel laiteux, le soleil percera t-il ? Nous décidons de longer la très longue plage de Saïdia à vélo. Un peu en retrait de la plage, les constructions de villas, d'appartements de vacances ou d'hôtels-clubs sont nombreuses. Les galeries marchandes sont désertes (nous sommes hors-saison), mais beaucoup de boutiques sont définitivement fermées, les commerçants n'arrivant plus à payer des loyers beaucoup trop chers. Quel gâchis !

Après-midi, nous faisons de la gelée de citrons. Le soleil perce enfin, mais très vite, le ciel se couvre à nouveau.